JeanFrançois Chanet, recteur de l’académie de Besançon, a présenté la réforme de la refonte de l'enseignement de la 6ème à la 3ème ce vendredi, accompagné des
inspecteurs qui quadrillent la région et qui seront chargés d’aider les professeurs à modifier certaines habitudes.
« Cette réforme ne s’ajoute pas à d’autres qui se seraient révélées inefficaces », affirme le recteur. « Elle part du constat suivant : les élèves arrivent en 3e avec une perte des connaissances qu’ils avaient pourtant acquises depuis la 6e. Cela s’appelle l’ennui en classe. Certains
adolescents se retrouvent ainsi en échec scolaire parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans des matières trop abstraites ou pas assez en phase avec leur époque. Ils
en attendent des applications pratiques, mais ne les ont pas. »
S’ouvrir au monde réel
C’est pourquoi, dès la rentrée 2016, les programmes d’enseignement vont être remodelés pour s’ouvrir au monde réel. « Le reproche qui nous est fait, souvent, est
que le collège est un milieu trop replié sur luimême. Certaines expérimentations ont démontré que l’on pouvait casser cette image. Ellesseront désormais généralisées.»
Ainsi, dès la prochaine rentrée de 2015 pour la 6e, et l’année suivante pour la 5e, la 4e et la 3e, les structures seront progressivement adaptées aux élèves pour
gommer les inégalités qui se creusent sans cesse entre les très bons et les plus faibles. Parce que les meilleurs peuvent aider ceux qui ressentent des difficultés à s’élever,
avec le concours des profs et d’un enseignement, disons le, plus pratique qu’aujourd’hui.
« Il faut revenir aux fondamentaux de notre métier », insiste JeanFrançois Chanet.
« Mais, en même temps, organiser un même cours où les maths, par exemple, seront présentées dans leurs applications numériques, entre autres, par plusieurs
professionnels extérieurs.
Les élèves pourront même sortir pour aller à leur rencontre et plancher sur des projets. Cela concerne le travail de groupe et la transmission de certaines valeurs
de solidarité à une équipe mise sur un même pied d’égalité. »
L’idée est de gommer les différences de culture, de milieu social, de niveau intellectuel.
Les fondamentaux, comme le respect d’autrui, seront appris, mais avec un côté plus « fun ».
Une heure minimale par semaine est envisagée pour ces enseignements d’un genre nouveau, mais avec la possibilité d’augmenter l’amplitude horaire.
Mais les enseignants ne sont pas les seuls à éduquer. D’autres acteurs, comme les parents, participeront à cette réforme. Pour contrôler les attitudes des enfants,
tout en leur laissant de l’autonomie. Une combinaison savante entre fermeté et souplesse.
« Cette égalité de tous pour accéder aux connaissances devrait empêcher, à terme, les débordements qui ont jeté une ombre sur le collège Diderot de Besançon le
13 février dernier », ajoute le recteur. « C’est pourquoi l’autre volet de la réforme consiste en une mixité sociale pour supprimer la ‘’ghettoïsation’’ des collèges.
Des moyens financiers et humains seront mis en place pour cela. »
PaulHenriPIOTROWSKY